21.7.08

Pénurie d'ombres sur la BRA ?

L'eau est redescendue depuis ma dernière sortie. Pour la première fois, j'ai pensé à vérifier les niveaux avant de partir, à 4h45. A la fin de cette sortie, j'ai discuté un moment avec un moucheur qui revenait sur la BRA pour la première fois depuis la canicule - il s'est consolé entretemps, m'a-t-il dit, avec les rivières du Jurô et du Doubs. Il y a pire !

Il me rapportait que selon un scientifique qui étudie cette rivière et ses poissons, les tout petits ombres n'ont pas trop souffert de cette eau à 28°. Ce sont eux qui aujourd'hui mesurent 20-25 cm et feront mon bonheur du matin :-) Les gros ombres ont en revanche été décimés. Entre les deux, une population a survécu mais la chaleur de l'eau a amoindri voire détruit leurs facultés de reproduction.

Bref, il faut s'attendre à ce que la pénurie d'ombres se prolonge encore : comme on le voit lorsque l'on observe les pyramides des âges d'un pays, les creux (dûs par exemple à une guerre) se répercutent à la génération suivante.

En attendant, la génération des 20-25 était très présente ce dimanche, notamment dans un petit courant que j'affectionne. Cette fois, le niveau d'eau est parfait. Comme toujours, j'ai perdu le compte après 7 prises (chiffre magique!), mais le score n'est pas allé beaucoup plus haut. Je vais prendre désormais mon épuisette, pour relâcher les poissons dans de meilleures conditions :-) Ajoutons quelques petits cabots en sèche en pêchant l'eau à proximité des bordures - c'est toujours un exercice de précision sympa.

Le moucheur que j'ai rencontré s'est présenté comme nympheur, traquant les grosses sur les gravières. J'explique que je trouve cette pêche bien difficile, il me dit qu'en fait c'est jouable dès qu'on réussit à lancer un bdl de 6,50 m et qu'on est prêt à parcourir du terrain. Les nymphes : Oreille de lièvre et surtout Pheasant tail, en plusieurs lestages - les autres nymphes fantaisies, c'est pour les ventes de De Charette, glisse-t-il ;-)

"Ensuite, il faut savoir observer". Je le cuisine un peu. Il m'explique qu'il faut d'abord identifier le poisson : s'il a la queue noire, c'est un chevesne. S'il a plein de nageoires sur le côté, c'est un barbeau. S'il est bleu-gris, c'est un ombre. Sinon, c'est une truite.

"Il faut ensuite savoir où observer", me dit-il. Il y a des secteurs plus favorables". Je le relance : "Alors, ici, où faut-il observer ?" Nous sommes juste en aval de checheuland (où je n'ai vu aucun poisson), devant une grande gravière où quelques poissons gobent encore à 13h... "On voit bien ici comment est la rivière, reprend-il : le courant principal de l'autre côté, d'abord un trou puis ça remonte sur 20 m puis la gravière. Les truites sont dans la partie qui remonte : elles n'ont pas trop à bouger pour s'alimenter. Et puis, dans le trou on ne descend pas assez profond en nymphe. Donc sur l'ensemble de la rivière il ne faut regarder que ces 20m. Il faut regarder mètre carré par mètre carré. Mais là, avec les baigneurs les poissons n'y sont plus". C'est vrai qu'un 20 juillet, un dimanche de surcroit... Et c'est sans compter les kayaks !

Bien, merci pour cette leçon que je vais essayer de reproduire avec d'autres pêcheurs - une bonne manière d'apprendre à mieux lire les rivières.

J'ai bénéficié également d'une belle leçon de nature : j'ai vu une libellule qui venait de sortir de son exuvie et sèchait ses ailes - j'ai récupéré son exuvie, très surpris par sa taille de moitié inférieure à celle de l'insecte adulte. Mais surtout, j'ai vu mon premier castor, au lever du jour depuis le pont de PdC. Je vois cette grosse forme dans l'eau, qui avançait lentement. C'est quoi ce truc, un silure ? Et je comprends enfin que c'est un castor. Pas un ragondin, un beau gros castor avec sa grande queue plate. Soudain, il a pris peur: un grand coup de queue éclabousse la surface dans un coup de tonnerre et il plonge vers le courant principal. Début en fanfarre pour une bonne journée de pêche.

16.7.08

Une bonne nymphe à cheucheux aussi

Je retourne sur la BRA en espérant rééditer ma bonne sortie d'il y a quelques jours... mais l'eau a monté et je ne vois aucune activité. Lâcher de barrage ?

Pour la peine, je retourne à cheucheuland. Je repère tout de suite quatre petits pépères sur la bordure. Je monte la nymphe de trico de Steph. Certes c'est une nymphe à grosses truitasses du Jurô, mais on peut toujours espérer... Pas facile de s'approcher de la bordure, mais je parviens à trouver un petit coin. Arbalète... pas trop précis, je tombe près du plus petit de la bande, qui s'approche de ma nymphe. Je la sors de l'eau avant qu'il ne s'en empare, non mais ! Pour la peine, il s'éloigne avec ses potes.

Quelques minutes après, l'un des gros (40-50 à vue de nez) se rapproche de la bordure. Je lance, pas mal. Il se précipite et prend. Ferrage ! Bagorre ! ...pendant 2 secondes seulement : il se dépique très vite. J'ai peut-être laissé un peu trop de mou, qui sait. Ou bien peut-être était-il mal piqué, tout simplement.

Rien de bien marquant à part ça. Donc un capot. Bof, même pas mal ;-) Faudrait juste que l'eau redescende...

8.7.08

BRA - Dans le grand bain

Retour enfin à la rivière après des semaines sans pêche - la faute à la météo et au boulot... mais c'est bien aussi de passer du temps avec sa famille :-)) Une RTT en milieu de semaine, réveil à 4h30 et direction la BRA. J'ai trainé un peu je suppose, puisque lorsque j'arrive il fait déjà bien jour, même si le soleil n'est pas encore levé.

Du pont, je vois un gobage plein courant. Encourageant :-) Et surtout, je remarque des remous suspects sur la bordure de l'île de graviers. Il faut mener l'enquête... Je descends et je remonte doucement, doucement, doucement, vers le remous en espérant trouver une belle truite sur les gamarres...


Je suis à une dizaine de mètres de l'endroit en question. Il n'y a plus de remous :-( Je reste tranquille, sans m'énerver. J'ai monté mon gamarre, sorti de la soie pour éviter trop de faux lancers. Une belle truite arrive. Non, deux ! Quelle taille peuvent-elles bien faire ? Entre 40 et 60 cm, comment savoir plus précisément ? Il faudrait en attraper une ;-)

Je lance mon gamarre. J'essaye d'animer un peu. Mais je suis perdu : à cette distance, je ne vois rien :-(( Les truites continuent à croiser. Rien ne se passe. Je relance - toujours rien de flagrant. Les truites finissent par s'en aller, tranquillement. Je ne suis même pas sûr de les avoir effrayées.

Quelle frustration ! Voilà ce que c'est, de vouloir jouer dans le grand bain. On veut faire comme les grands, mais on ne sait pas comment procéder :-( Fallait-il que je tente de me rapprocher, sans aucune végétation pour me cacher ? Que j'anime différemment ? Pas la moindre idée ! Lorsque j'y retournerai, avec l'espoir de trouver de nouveau une truite sur les gamarres, je ne saurai pas plus comment faire. Et si je leur lançais un sedge ? Au petit matin, c'est bien ! Bref il faut que je reprenne les sorties avec des chmoufrs expérimentés - mais vu mon peu de disponibilités...

Je passe rapidement sur la suite : je me suis vengé sur une dizaine d'ombres de 20 - 25 qui gobaient dans un courant. Trop petits peut-être ? Je ne sais pas où trouver les grands ! Mouches : peute et FPunk. Presque trop facile - suis-je un peu blasé ? Non, d'autant qu'avant le premier j'ai eu beaucoup de montées courtes et je trouvais cela bien difficile, alors. Quelques jolis coups de ligne tout de même, mais un peu trop de casses au ferrage : j'ai si peu pêché ces derniers temps que c'est presque l'ouverture de nouveau...


Je passe vite sur la fin de partie : je perds l'équilibre bêtement et je tombe en arrière plein courant. Je patauge plusieurs secondes avant de regagner la terre ferme. Je suis trempé, mon téléphone et mon APN aussi :-( Je laisse sécher plusieurs jours avant de les rallumer. Verdict : l'APN, lui, s'en tire apparemment sans bobo. C'était le plus important. Je vais certainement attendre un peu avant de l'emmener de nouveau pêcher...